20ème RI

20ème RÉGIMENT D’INFANTERIE

1914 et 1915

A l’honneur

A l’honneur

Septembre 1914, c’est la bataille de la Marne et le régiment est en action au Sud de Chalons sur Marne. Le 9 et 10 septembre les allemands font un dernier effort pour battre les français sur la Marne.

Dans l’historique du régiment:

Le 2ème bataillon, porté en renfort du 50ème, occupe la crête sud d’Humbeauville, à cheval sur la route de Saint-Ouen à Sompuis et enraye la progression des Allemands qui tentent en vain de déboucher du village. Ceux-ci se heurtent à leur tour à l’énergique résistance de nos fantassins que ne parvient pas à réduire un déluge effrayant d’obus de gros calibre déchaîné pendant toute la journée du 9 sur la crête qu’ils ne lâchent pas parce qu’on leur a dit de tenir coûte que coûte sur ce point considéré comme la clef de la défense.
Et, de fait, les Allemands ne purent jamais franchir les lisières sud d’Humbeauville qui marque l’extrême limite de leur avance pendant la bataille de la Marne.
Ses trois bataillons ayant été regroupés, le 20ème est mis de nouveau à la disposition du général commandant la 67ème brigade, et reçoit l’ordre de reprendre, en liant son action à celle du régiment d’infanterie, la ferme de La Certine.

Prise de la ferme de la Certine.


Ce résultat atteint, le combat est poursuivi sans arrêt. Successivement, les fermes de La Perrière et de La Croix sont reprises à l’ennemi dont la farouche résistance cède sous nos coups, au cours d’engagements poussés jusqu’à l’assaut de ces positions.

Reprise de la ferme de la Croix le 10 septembre 1914. Le 20ème est à l’attaque.


Le 10 au soir, le 2ème bataillon s’empare de la croupe au nord de la ferme La Croix sur laquelle 1er bataillon le relève peu après.

Fantassins et artilleurs ont fait bonne besogne. Les 75, qui ont tiré sans relâche, ont fait des hécatombes dans les rangs saxons. La bataille qui se livre depuis quatre jours tourne à notre avantage, et son succès est tangible. L’avance réalisée, les cadavres ennemis, le matériel de toute nature, les pièces d’artillerie et les caissons abandonnés attestent bien l’importance de la victoire de l’Armée française.

Voilà qui dédommageait de bien des journées d’épreuve que le régiment venait de traverser et des fatigues qu’il avait endurées, marchant jour et nuit durant la retraite, presque sans arrêt et le plus souvent sans ravitaillement.

1915

En février 1915, le régiment combat à Pertes les Hurlus (Bois Rectangulaire)

Dans l’Etoile Noeliste: un sergent du régiment mort le 15 février 1915 à Pertes les Hurlus:


Le soldat Paul Sabouraud est mort lors de l’offensive de février 1915 en Champagne.

Tombe à Suippes
Tombe à Suippes. La plaque apposée est étonnante. Ses enfants et petits enfants ?

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Monument

Suippes: Monument en mémoire des villages disparus de Champagne
Suippes: Monument en mémoire des villages disparus de Champagne

Dans l’historique du régiment pour la période on peut lire:

Le 11 février, à Somme-Suippes, le régiment assiste à une soirée récréative donnée par la troupe théâtrale du corps d’armée et dont le cours est soudainement troublé par un ordre de départ.
Les compagnies rentrent au cantonnement, s’équipent et, dans la nuit, montent en ligne en vertu d’un ordre de la IVème armée qui prescrit le 12 une opération d’ensemble dont le but, pour le 17ème corps d’armée, est l’enlèvement, l’occupation et l’organisation de la ligne cote 170 (est du bois Sabot – Trou Bricot – bois 188).
Dans l’intervalle la neige s’est mise à tomber et lorsque le jour est venu, les observateurs d’artillerie ne peuvent procéder à aucun réglage. Contre-ordre est donné. Le régiment revient à Somme-Suippes et Bussy. Dans la nuit du 15 au 16, il quitte à nouveau ses cantonnements et à la pointe du jour les unités occupent les places d’armes assignées.

Dès 8 heures, l’artillerie française commence un tir d’écrasement. Les objectifs sont respectivement pour les bataillons d’assaut, 3ème et 1er : tranchées sud et nord du Bois Rectangulaire et du Bois 3. A 10 heures, l’attaque se déclenche au nord-ouest de Perthes. En quelques secondes, le 1er bataillon enlève la tranchée qui lui a été assignée puis, sous l’impulsion énergique des lieutenants Lévy (commandant la 1ère compagnie) et Lumeau, pousse de l’avant et atteint la deuxième ligne.
Dans le même moment, le 3ème bataillon enlève le Bois Rectangulaire dont la lisière se devine à peine, tant il est haché par nos obus. Il est encore occupé par des tirailleurs ennemis qui ne font aucune résistance et sont capturés. Au total, 3 officiers et une centaine de prisonniers.

Le 2ème bataillon, en réserve au début de l’action, est appelé à renforcer les compagnies du 1er bataillon que des contre attaques ont fortement éprouvées. Celles-ci, au nombre de trois, la première déclenchée vers midi ½, molle d’abord, mais prenant par la suite plus de vigueur, sont toutes enrayées par le feu de nos fantassins dont l’exaltation est grandie par le succès.
Le sous-lieutenant Mercadier, bien que n’ayant plus autour de lui qu’une vingtaine d’hommes, parvient à conserver la tranchée enlevée par la compagnie.

Les pertes s’élèvent à 650 hommes, dont une centaine de tués. Ce jour, c’était Carnaval. On cite ce mot d’un vieux soldat facétieux, prononcé au début de l’attaque :  » Il y aura des masques ce soir « .

La continuation de l’attaque par les 2ème et 3ème bataillons, sur les tranchées nord du Bois Rectangulaire et du Bois 3, a lieu le 17 février. Les débris du 1er bataillon, fortement éprouvé la veille, ayant été ralliés pendant la nuit à la cote 181. Les tentatives répétées restent sans résultats. Arrêtées par des défenses intactes à l’intérieur de ces bois, les unités subissent de très lourdes pertes.

Sans arrêt, ces attaques sont poursuivies quatre jours durant, dans le but de purger les tranchées reliant le Bois Rectangulaire au Bois 3 de tous les Allemands qui s’y accrochent désespérément.
Pendant ces dures journées, les Gascons firent preuve d’une combativité que des efforts déployés sans arrêt et des pertes considérables n’étaient pas parvenus à amoindrir. Après une tentative infructueuse dans l’après-midi du 21 février, une attaque de nuit exécutée à 23 heures réussit sans grandes pertes à enlever l’objectif.
Toutes les unités sont très éprouvées. Pour cette période de quatre jours, il faut ajouter aux pertes précédentes 42 morts et 115 blessés

A l’honneur:

Les circonstances de cet événement n’ont pu être précisés.

* * *

Septembre 1915 Arras

Tombe du soldat Jean Marie Léon Lafont à Arras. Il a été tué le 25 septembre 1915.

L’inscription sur la tombe ne donne pas beaucoup de détails.

Cependant quelques recherches ont permis de relier la tombe à ce Jean Lafont de la classe 1911 à Mirande.

Dans l’historique du régiment on voit que la journée du 25 septembre 1915 a été terrible:

OFFENSIVE D’ARTOIS
(25 Septembre 1915)

A partir du 14 septembre, le front défensif d’Arras se transforme en front offensif. Sur la partie comprise entre la route de Bapaume et le chemin de Neuville-Vitasse, deux parallèles sont creusées par le régiment 175 mètres en avant de notre ligne avancée. L’ennemi est inquiet des travaux dont il
constate les progrès chaque matin. Son artillerie réagit fortement. Malgré la gêne qui en résulte et les pertes éprouvées, les travailleurs, couverts par des patrouilles qui se glissent dans la nuit jusqu’aux lignes allemandes, font preuve d’entrain et de froide résolution.
La Xème Armée doit prendre l’offensive le 25 septembre pour enlever au commandement allemand la possibilité de retirer des troupes dans le secteur d’Artois et les amener sur le front de Champagne, où, le même jour, l’armée française déclenche une puissante attaque. La zone de la division d’infanterie est comprise entre la briqueterie de Beaurains et les tranchées
allemandes au sud de ce village.

Le 25 à 4 heures, le régiment réalise le dispositif suivant :
* 2ème bataillon face à Beaurains, à cheval sur la route de Bapaume (5ème et 8ème compagnies en première ligne, 7ème et 6ème compagnies en deuxième ligne) ;
* 3ème bataillon, à droite du précédent ;
* 1er bataillon en réserve, à la disposition du commandant de la brigade.

L’action du régiment doit être liée au nord à celle du 11ème sur la briqueterie, au sud à celle du 9ème régiment d’infanterie.

Attaque de la 5ème Compagnie.
A 12 h. 15 le fourneau de mine préparé par le génie fait explosion. C’est le signal de l’attaque. Le commandant Vagnon, debout sur le parapet, au centre de son bataillon, canne à la main, pipe à la bouche, électrise ses hommes par sa calme attitude. Le peloton du sous-lieutenant Rolland, en deux vagues, bondit d’un seul trait jusqu’à la première tranchée, en partie détruite par l’explosion, mais ne peut réaliser la liaison avec le 11ème dont on n’aperçoit aucun élément. Le peloton progresse en repoussant les Allemands à la grenade. A droite, le peloton de l’adjudant-chef Merlateau, conduit par le capitaine Phalip, atteint la première tranchée, puis la Maison Brûlée et se ressoude à l’autre fraction à 12 h. 45. Depuis un quart d’heure, des mitrailleuses ennemies sont entrées en action vers le talus qui limite les vergers de Beaurains. Elles balayent la tranchée conquise et tout le glacis qui s’étend en avant de cette tranchée. Le capitaine Phalip, blessé une première fois à la cuisse, maintient ses hommes sur place par son énergie et l’exemple qu’il donne ; il est blessé une nouvelle fois et tombe pour ne plus se relever. L’adjudant-chef Merlateau est également blessé : son peloton souffre beaucoup.

Explosion:

Attaque de la 8ème compagnie.
La 8ème compagnie se porte à l’assaut immédiatement derrière la 5ème compagnie, le capitaine Soubeyran en tête du peloton Chassaigne. La compagnie arrive sans trop de pertes jusqu’à hauteur de la Maison Brûlée, mais un feu violent de mitrailleuses fauche les premières vagues et cloue le restant de la compagnie sur place. Le capitaine Soubeyran est blessé. Les sections de soutien se portent en rampant à hauteur de la première ligne jalonnée par plus de morts que de vivants, se relient aux unités voisines, entament avec l’ennemi un dur combat, mais maîtrisent toutes ses contre-attaques. Le commandant Vagnon, qui marchait en tête de la 8ème compagnie, se porte à la barricade allemande de la route de Bapaume. Quelques instants après, ce chef aimé de tous y est tué.

Attaque de la 7ème Compagnie.
Traversant les réseaux aux brèches qu’avaient empruntées les éléments de tête, la 7ème compagnie pénètre dans la première tranchée, y trouve encore 11 chasseurs saxons mais, à peine a-t-elle essayé de progresser au delà qu’elle est prise de flanc par deux mitrailleuses abritées dans une maison du village. De tous les boyaux qui accèdent à cette tranchée débouchent des grenadiers ennemis qui refoulent les nôtres sans défense, la plupart des grenades ayant leurs allumeurs mouillés n’éclatant pas. Le capitaine Fauveau, qui a pris le commandement du bataillon, et le sous-lieutenant Mermet sont tués. Tous les cadres sont éprouvés et les éléments désorganisés de la 7ème compagnie sont sous les ordres de l’aspirant Mirambeau.

La 6ème compagnie, entraînée par son chef, le lieutenant Lagriffe, arrive d’un seul bond aux fils de fer ennemis qu’une déclivité de terrain masquait à la vue de nos observateurs et dont les brèches, que l’on croyait faites, étaient à peine amorcées. Les assaillants doivent s’arrêter, mais cherchent aussitôt à s’infiltrer à travers le réseau. Trois nouvelles mitrailleuses se révèlent, causant de lourdes pertes. Les hommes se terrent dans les trous
d’obus.

La 4ème compagnie, aux ordres du capitaine Le Matelot, est alors dirigée en soutien des 5ème et 8ème avec mission d assurer la liaison, qui fait toujours défaut, avec le 11ème régiment, vers la gauche. A 14 h. 15, cette compagnie rejoint les fractions de la 8ème, mais, n’ayant trouvé aucun élément du régiment voisin, son capitaine décide de renforcer le peloton Rolland, avancé très en flèche, qui lutte toujours désespérément contre les Allemands qui tentent de le déloger. Le capitaine Le Matelot est tué. La position est intenable. Les éléments mélangés des deux unités refluent et se reportent à hauteur de la 8ème compagnie. Soumis aux feux croisés des mitrailleuses qui fauchent impitoyablement, ces groupes dissociés repoussant cependant toutes les contre-attaques, tiennent héroïquement dans cette situation terrible qui n’a qu’une issue la mort, ou bien la captivité si leur énergie vient à faiblir.

En septembre 1915, la tenue des soldats a bien changé:

Tant d’efforts vont rester vains, car les unités de droite et de gauche n’ayant pu progresser, le régiment reçoit l’ordre, en fin de journée, de revenir sur ses positions de départ. Le 2ème bataillon a perdu son chef et tous ses commandants de compagnie. Sur 12 officiers partis à l’attaque, 2 seulement reviennent (lieutenants Jacquemet et Begard), 6 autres ont été tués.

Au 3ème bataillon, les sous-lieutenants Sire et de Noé sont tombés ; 3 autres officiers blessés. La nuit venue, tandis que tout ce qui reste du 2ème bataillon et de la 4ème compagnie est rassemblé au collège des Dominicains, à Arras, le 3ème bataillon prend position dans les parallèles de départ qui deviennent notre première ligne.

Cette attaque était menée au sud d’Arras. L’attaque principale était au Nord de la ville, l’offensive au sud était probablement une diversion.

1916 et 1917

A l’honneur

A l’honneur

En juillet 1916, le régiment est à Verdun où l’armée française repousse les derniers assauts allemands et commence à reprendre l’initiative. Il est vrai que la Bataille de la Somme vient d’éclater et aspire des ressources nombreuses.

En mars 1917, le régiment est dans la forêt d’Apremont près de Saint Mihiel. Il part ensuite en Champagne (Offensive du Chemin des Dames). le Sous-lieutenant Alfred Bouchaud ne survit pas à cette attaque: il meurt des ses blessures le 21 avril 1917 à l’hôpital de Rouy (Marne)

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Tombe double avec deux frères de la famille Leredé :
(8ème RI et 20ème RI)

Tombe double à Compiègne

Marius Lerède est mort au combat dans le secteur de Verdun, le 26 décembre 1917. Il avait tout juste 20 ans. Son frère est mort de maladie à Pierrefonds. Leurs dépouilles ont été réunies après guerre.

1918

Tombe d’Ernest Chalaux

A Compiègne
A Compiègne

A Compiègne
A Compiègne

 

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a

Alix Lacroix est mort le 18 juillet 1918. Les français contre attaquent dans le secteurs de Villers Cotterêts. c’est une victoire décisive. 100 jours plus tard la guerre est finie.

 

Dans l’hitorique du régiment:

OFFENSIVE DE L’OURCQ – (IVème Armée, 18 au 31 Juillet 1918)

L’ordre d’attaque pour la journée du 18 arrive au régiment dans l’après-midi du 17. Réduit à deux bataillons, le 1er, sous le commandement du commandant Labeyrie et le 2ème sous le commandement du commandant Issaly (le 3ème est mis à la disposition de la 41ème division d’infanterie, Xème Armée, qui opère au nord de l’Ourcq), le 20ème, immédiatement placé au sud de cette rivière a pour mission d’attaquer face à l’est dans la direction Marigny – Saint-Mard – Moulin-le-Comte.

Le 2ème bataillon est en première ligne.

Journée du 18 Juillet.

A 4 h. 35, l’attaque se déclenche. Les bataillons se portent en avant derrière un barrage roulant.
Aucune préparation d’artillerie n’a précédé ce déclanchement et dès le départ le feu des mitrailleuses adverses est des plus vifs. Le barrage allemand ne tarde pas à s’établir mais, malgré toutes ces difficultés, malgré les pertes déjà subies, les bois sont résolument abordés et commencé, le nettoyage méthodique en est aussitôt commencé. Les mitrailleuses allemandes tombent une à une et, à 6 heures, le premier objectif est aux mains du 20ème. L’aile gauche qui s’appuie 1’Ourcq est très sérieusement gênée par des mitrailleuses du Buisson de Cresnes. Elle parvient néanmoins à s’aligner sur les éléments le plus avancés et, à 7 heures elle atteint le Mou1in de l’Isle dont elle s’empare. Pendant ce temps une patrouille sous les ordres du sous-lieutenant Dewez, chargée d’aller assurer la liaison à notre gauche au nord de 1’Ourcq, pénètre dans Noroy et s’empare de deux canons de 75 contre avions.
La ligne atteint les pentes ouest du ravin du ruisseau du Gril et à 16 heures, grâce aux dispositions judicieuses et au courage déployé par le lieutenant Charpain, le lieutenant Gatineau et leurs hommes, une batterie de 105 est enlevée en dépit de l’énergique défense des servants munis de mitrailleuses et de grenades.
A 18 heures, nos premiers éléments occupent les bois à l’est du Gril et prennent un dispositif de sécurité pour la nuit.

Journée du 19 Juillet 1918.

Le régiment a pour objectif le Moulin de Saint-Mard et la Sucrerie. Un franchissement de ligne est effectué par le 1er bataillon qui remplace en première ligne le 2ème devenu soutien.
A 4 heures, l’attaque se déclenche, mais les unités sont accueillies par des feux nourris de mitrailleuses échelonnées le long des rives de I’Ourcq. Par la manœuvre et par des tirs de canons de 37, ces îlots sont réduits et le mouvement continue en avant.
Tandis que la chaîne progresse résolument en tirailleurs dans les champs de blé au nord de Marisy-Sainte-Geneviève, une batterie de 77 est vue en action sur la rive droite du Gril, au delà de Marisy-Saint-Mard. Immédiatement signalée à l’artillerie, cette batterie est prise sous le feu de nos canons et ne peut s’enfuir, tous ses chevaux ayant été tués aux avant-trains. Le Moulin de Saint-Mard, où se trouve un poste de commandement de colonel d’artillerie, est atteint, nettoyé, dépassé en dépit des nombreuses mitrailleuses qui tirent depuis la voie ferrée et peu après, la Sucrerie est en notre possession.

Le régiment s’arrête alors, ayant atteint tous les objectifs qui lui étaient assignés et devient provisoirement réserve de division d’infanterie.
Dans les deux premières journées de combat, les 1er et 2ème bataillons ont progressé de 5 kilomètres, pris 3 canons de 105, 2 canons de 75 contre avions, 20 mitrailleuses lourdes et 60 prisonniers dénombrés. Des mitrailleuses légères, des munitions, du matériel de toute nature sont
laissés sur le terrain.

2) Le 3ème Bataillon.

Le 3ème bataillon (commandant Gehin) en secteur au sud de Faverolles, où il a été relevé par le 39ème régiment d’infanterie américaine, la nuit même de l’attaque, est mis à la disposition de la 41ème division d’infanterie et par conséquent se trouve à l’extrême droite de l’Armée Mangin. Il a pour mission d’attaquer au nord du Buisson de Cresnes, de tourner ce bois et d’assurer la protection du flanc de la 41ème division d’infanterie. Cette mission est des plus délicates, le bataillon ayant à longer le Buisson de Cresnes, point d’appui redoutable, très solidement tenu par l’ennemi et propice aux emhuscades.

Journée du 18 Juillet.

A 4 h. 35, le 3ème bataillon, d’un superbe élan, part à l’attaque derrière un barrage roulant. Sans une minute d’hésitation, tous les hommes se jettent derrière leurs chefs dans la Savière qui ne présente aucun pont en cet endroit. L’eau monte jusqu’aux poitrines et déjà des mitrailleuses
ennemies entrent en action, mais débordant d’enthousiasme et riant de sa baignade forcée, le bataillon gravit les pentes est du ravin et se dirige à la boussole dans l’épais nuage des obus fumigènes, sur la corne nord-est du Buisson de Cresnes. Là, il est assailli par des feux de mitrailleuses de la plus grande violence partant de l’intérieur du bois et le prenant d’enfilade. Avant de reprendre la progression il faut entreprendre le nettoyage méthodique du Buisson. C’est à cette lourde tâche que le bataillon s’emploie résolument, faisant preuve des plus belles qualités de
mordant et de ténacité. Tous les îlots de résistance sont successivement attaqués et réduits et à plusieurs reprises il faut en venir jusqu’au corps à corps. C’est au cours de l’un de ces engagements que le clairon Dieux, de la 9ème compagnie, est mortellement atteint d’une balle à la poitrine, au
moment où il bondit vers une mitrailleuse dont peu après les servants sont mis en fuite. Étendu perdant son sang en abondance, il dit à son chef de section qui est près de lui : « Serrez-moi la main mon lieutenant. Quand vous irez là-bas, à Paris, vous direz à ma mère comment j’ai fait mon devoir ».

Journée du 19 Juillet.

A l’aube du 19, le 3ème bataillon prend son dispositif d’assaut en avant de la route d’Ancienville à Noroy. A 6 heures, il part à l’attaque en liaison étroite à gauche avec le 23ème régiment d’infanterie américaine. La conquête de la croupe entre Noroy et Chouy et la prise de ce village furent le résultat, malgré l’énergique défense ennemie et les pertes éprouvées (sous-lieutenant Delay tué), d’une progression soutenue qui s’accomplit dans un ordre parfait, comme à la manœuvre, avec alternance
du feu et du mouvement, chaque élément cherchant à tour de rôle dans une entente parfaite à faciliter la progression des voisins. Poursuivant avec le même entrain son avance, le 3ème bataillon atteint à midi son objectif le plus éloigné, la croupe à l’est du Ru de Pudeval, face au bois de Rozet. Cette dernière progression a été particulièrement délicate car, à partir de Chouy, le bataillon a été découvert sur sa gauche et dès lors s’est trouvé très fortement en flèche.

Le butin fait pendant deux journées est de : Un canon de 210 ; Un canon de 77 ; Un grand avion de bombardement ; Cinq mitrailleuses lourdes et 75 prisonniers dont un officier.

Après le 20 juillet

Le 21 juillet, le colonel Béraud-Reynaud, commandant l’I.D. 33, et tous les officiers de son état-major étaient tués par un obus qui tombait sur le poste de commandement installé à Brény.

le colonel Béraud-Reynaud:

A Breny, un soldat retrouve une caisse d’ornements religieux pillés par les allemands. (juillet 1918)

Mis en réserve de division, les 20 et 21, le régiment se porte en ligne le 22. Le 1er bataillon a mission d’attaquer les positions allemandes à l’ouest d’Armentières et d’atteindre la cote 122 à l’est de ce village. Malgré un bombardement très vif, subi pendant plusieurs heures sur sa position de départ, le bataillon se porte vaillamment à l’attaque, ne marquant qu’un court temps d’arrêt sur le plateau à l’ouest d’Armentières pour permettre aux 37 et à nos mitrailleuses de réduire les îlots de résistance. La progression reprise à 6 h. 25, la section du sous-lieutenant Grandier-Vazeille aborde les lisières d’Armentières. Le village est rapidement nettoyé. Dix-sept civils, pour la plupart femmes et enfants,
sont libérés. Leur joie de revoir des soldats français est indescriptible et nos hommes, électrisés à cette vue, s’élancent à l’attaque de la croupe est du village. Ils s’y installent en enrayant net une
contre-attaque ennemie. La situation du bataillon est cependant délicate et difficile. Très en flèche, il est découvert sur ses flancs, notamment à gauche du Belvédère, des mitrailleuses ennemies prennent
la ligne d’enfilade. La progression du bataillon de tête a été constamment appuyée par le 3ème bataillon. Ce dernier relève dans la soirée le 2ème bataillon du 9ème en première ligne. 50 prisonniers allemands, dont 2 officiers, et 3 mitrailleuses sont au tableau de la journée.

Soumis, le 24, durant tout le jour, sur la position à l’est d’Armentières, à un violent bombardement par obus de gros calibre et à des feux de mitrailleuses venant de la rive nord de l’Ourcq, ayant subi de nombreuses pertes, le 3ème bataillon se porte en avant, le soir venu, en liant son mouvement avec celui des unités de droite. Il atteint la voie ferrée de Château-Thierry aux abords de Nanteuil-Notre-Dame, réalisant ainsi une nouvelle avance de 1.700 mètres et capturant 10 prisonniers (1 officier), 1
mitrailleuse lourde et 1 minenwerfer de 150. Le commandant Gehin, blessé, est remplacé par le capitaine Nazat, qui prend le commandement du bataillon. La veille, le 3ème bataillon avait perdu le sous-lieutenant Locré, tué.

Le 25 juillet, le 2ème bataillon continue la progression au nord de Nanteuil-Notre-Dame Il se trouve à hauteur du bataillon du 11ème qui occupe le village et assure la liaison avec la 2ème division d’infanterie. La situation très en flèche de notre division pouvant à la longue inciter l’ennemi à nous attaquer par la vallée de l’Ourcq, sur le flanc gauche, le 2ème bataillon opère le 27 une conversion face au nord pour venir se placer le long de la voie ferrée de Reims. Le mouvement s’effectue sous le feu
des mitrailleuses de la rive nord de l’Ourcq. Trois officiers sont blessés. Quelques prisonniers et 3 mitrailleuses restent entre nos mains.

Dans la soirée du 28, toujours pour parer à la situation difficile crée par le retard de la division d’infanterie de gauche à se porter à notre hauteur, le régiment se forme face au nord, le long de l’Ourcq.
La convergence des attaques des divisions de droite et de gauche réduit petit à petit le front du régiment, qui est retiré du combat dans la nuit du 30 juillet. Le colonel Petin prend le commandement de l’infanterie divisionnaire en remplacement du colonel Beraud-Reynaud, tué à Brény.

En dix jours de combat, le régiment a fait 200 prisonniers. Il a capturé : 1 canon de 210 ; 1 minenwerfer de 150; 3 canons de 105; 4 canons de 77 ; 2 canons de 75 utilisés par les Allemands pour les tirs contre avions ; 3 mitrailleuses lourdes, un grand nombre de légères et un matériel considérable, en particulier d’énormes dépôts de munitions accumulés par l’ennemi en vue de ses offensives futures.

Les pertes du régiment pour la période s’élèvent à : 61 tués, dont 3 officiers, et 507 blessés, dont 15 officiers.

Carte générale de la contre offensive française; le 3ème bataillon du 20ème RI est placé à l’extrémité gauche de l’offensive franco américaine. Les 1er et 2ème bataillons sont le long de l’Ourcq.

Les allemands sont chassés de la Marne.

La brillante conduite et les succès du régiment dans les débuts heureux de la contre-offensive
française du 18 juillet lui valent sa deuxième citation à l’ordre de l’Armée
Le 20ème régiment d’infanterie, sous les ordres du lieutenant-colonel Amiot, a, pendant l’offensive du 18 au 30 juillet 1918, entre Aisne et Marne, mené la lutte sans arrêt; bien que souvent placé en flèche et ayant dû exécuter plusieurs marches de flanc sous le feu de mitrailleuses ennemies, a toujours atteint ses objectifs, enlevé de vive force plusieurs villages et positions fortement défendus. A capturé plusieurs canons, de nombreuses mitrailleuses et un énorme matériel de guerre.
Au G. Q. G., le 2 septembre 1918.
Le général Degoutte, commandant la VIème Armée.

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Vignette Delandre du 20ème Régiment (1916)

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