21ème RI

1914

En 1914, le 21ème Régiment d’Infanterie est en garnison à Langres. En août, le régiment est d’abord engagé en Lorraine.

A l’honneur

En ce 20 août 1914, le 21ème RI bataille durement au Donon. Ce soldat a contribué à couvrir la retraite des français. Des détails sur cette bataille: http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_du_Donon

A partir d’octobre 1914 commençait la tragédie sanglante de Notre-Dame-de-Lorette qui allait durer sans désemparer pour le Régiment du 7 octobre 1914 au 15 décembre 1915.

Image de propagande allemande. La chapelle qui sera prise par le 21ème RI est bien visible en haut à gauche

1915

On peut lire dans l’historique du régiment:

A la fin de février 1915, le Régiment, relevé par la 25e Brigade, vient au repos dans la zone d’Hersin-Coupigny pour y faire de l’instruction. Il y est à peine depuis quatre jours qu’une attaque ennemie enlève par surprise, le 3 mars, une partie du plateau de Notre-Dame-de-Lorette à la 43e Division d’Infanterie. Cette Division en reprend la plus grande partie, mais elle est à bout de souffle et il faut la relever. Le 3e
Bataillon du Régiment entre le premier dans la danse.

Le 5 mars, dans l’après-midi, les compagnies entrent dans les boyaux dans le but d’attaquer, mais les boyaux sont pleins d’éléments mélangés de tous les corps de la 43e Division d’Infanterie. Il est impossible de reculer ou d’avancer. A la tombée de la nuit, les éléments de la 43e Division d’Infanterie s’en vont et les compagnies du bataillon les remplacent dans les tranchées de première ligne. La 6e , la 11e, la 12e et la 9e attaquent, mais cette attaque n’est pas préparée par l’artillerie. Des mitrailleurs les prennent de flanc et elles progressent peu. Les pertes sont lourdes. Le départ avait été superbe : à l’heure H et au coup de sifflet, les trois compagnies étaient sorties d’un seul élan en terrain découvert et elles
s’étaient élancées en avant. Mais les mitrailleuses non neutralisées et les tirailleurs ennemis
fauchèrent les vagues qui durent se terrer.

A signaler la belle conduite des Lieutenants LANGLADE et TREINT, des sergents FAIVRE et ROZE dont les sacs avaient été, sur leur dos, réduits en poussière par les mitrailleuses ennemies. La ligne allait se stabiliser de nouveau jusqu’au mois de mai.

mai 1915

Dans la nuit du 8 au 9 mai, le Régiment faisait place à la 25e Brigade qui devait mener l’attaque et il se formait en soutien dans le bois de Bouvigny, de la Faisanderie à la Forestière.
Avec le 9 mai 1915, commence la période héroïque, tragique et sanglante, des attaques continuelles qui va durer jusqu’au 12 octobre 1915.

Attaque de mai 1915 . le régiment fait partie du 21ème CA positionné en haut à gauche sur cette carte


Le 9 mai, l’aube naissait pleine d’espoir et le soleil se levait radieux ; à cinq heures les troupes d’attaque se jetaient avec un magnifique ensemble sur les positions boches. De ses tranchées, où il était en soutien, au sommet du plateau, le 1er Bataillon, regardait avec envie, les troupes du 33e et du 20e Corps avançant dans la plaine, à notre droite, au-delà de Carency vers la crête de Vimy.

Malheureusement, sur le plateau bouleversé, véritable labyrinthe de tranchées tenu par des troupes d’élite, appuyées par une artillerie formidable, la progression n’avait pas été aussi rapide. La 25e Brigade s’était usée, et il fallut, dès le 11, prendre sa place et le premier Bataillon intervint le premier. C’est la progression lente à travers un terrain dévasté et vu de toutes parts, battu par les mitrailleuses ennemies et un bombardement inouï. L’avance n’est que de quelques mètres et elle a coûté cher. Le Chef de Bataillon GENTELET est blessé, l’œil enlevé par une balle. Le Lieutenant LEROY prend le commandement du Bataillon. La 1re Cie avait perdu le Lieutenant PISSOT, grièvement blessé. La 2e Cie avait perdu 1 Officier tué : le Sous-Lieutenant DAMBRUN. Le Lieutenant WEBER, commandant la 3e Cie, était tombé blessé.

Le 2e Bataillon intervient à son tour, dès le 11, sur le Plateau, s’empare de plusieurs tranchées et repousse de violentes contre-attaques du côté de la « Blanche Voie ». Ses pertes étaient sérieuses. Il avait perdu le Lieutenant BOULET, le Lieutenant VOISIN, commandant la 8e Cie, qui, blessé une première fois, en tète d’un assaut livré par sa Cie, se relève et, montrant l’objectif avec sa canne continue sa route et tombe foudroyé au moment où il criait : « En avant ». Des comptes-rendus erronés avaient fait croire au commandement que la Chapelle de N.-D.-de-Lorette était prise et on en était encore au moins à deux cents mètres.

Pour réparer l’erreur, ordre est donné au 3e bataillon du 21e R. I. de s’emparer, coûte que coûte, de la Chapelle, sans préparation d’artillerie. A 16 heures, le Bataillon, en deux colonnes, se met en marche dans les trous d’obus : à droite, la colonne principale, avec la 10e Cie en tête (Capitaine de LABOULAYE) ; à gauche, un peloton de la 10e sous les ordres du Lieutenant MALTERRE, suivi de la 11e Cie. On progresse de trous d’obus en trous d’obus, sous le feu des mitrailleuses, qui prennent les assaillants de tous côtés. La colonne de droite, sous le commandement du Capitaine de LABOULAYE, s’empare de la Chapelle, s’y organise et la conserve au prix de pertes élevées. Dans les jours qui suivent, les unités du Régiment engagées subissent un bombardement insensé d’obus de tous calibres. Le 13, le 1er Bataillon fait encore quelques progrès au-delà de la Chapelle, puis, le 19 Mai, le Régiment passe la main à d’autres unités.

Au cours de ces journées sanglantes du 12 et du 13 Mai, les actes de courage s’étaient multipliés ;

C’étaient avant l’attaque de la Chapelle, l’Adjudant FELIX, commandant les grenadiers du 3e Bataillon ( un vieux territorial venu au front sur sa demande), qui obtient d’aller faire une reconnaissance en avant des lignes. Il part seul, avant l’heure H, et progresse de trous d’obus en trous d’obus. Tout à coup, il se trouve nez à nez avec une dizaine de boches, sort son pistolet automatique met les boches en joue et tire ; le pistolet rate et les boches s’enfuient ! Il attend ensuite sur place et repart avec les troupes d’attaque, à leur passage.

C’est le Sous-Lieutenant MATRAY, de la 10e Compagnie, qui s’empare de la Chapelle et, qui blessé, reste à son poste.

Ce sont le Capitaine MOUTON, de la 9e Compagnie, les Sous-Lieutenants MARIANI, de la 11e Compagnie, et JEANBLANC, de la 9e , héroïquement tués en entraînant leurs hommes.

C’est le Lieutenant MALTERRE, de la 10e Compagnie, dont le calme et le sang-froid dans les moments les plus critiques sont légendaires, qui, au moment où un 210 défonce l’entrée du maigre abri où il a établi son. P C. et remplit l’air de débris et de poussière, dit froidement à son ordonnance : « Agite un peu l’air qu’on puisse respirer ».

C’est le Lieutenant PIARD-DESHAYES, du 1er Bataillon, qui, le 13 s’élance à l’assaut une baguette à la main et qui, grièvement blessé, conserve son commandement jusqu’à épuisement complet de ses forces.

Des soldats du 21ème à Lorette:

1916 – Verdun

Extraits de l’historique du régiment

Le 7 mars, à midi, commence un arrosage systématique d’obus de gros calibre sur les tranchées de première ligne, les ravins où s’abritent les réserves et les cheminements intermédiaires. Sa violence est inouïe, supérieure à celles de tous ceux qui ont été subis depuis le début de la campagne, mais malgré tout, il n’arrive pas à émouvoir les cadres et soldats qui ont vécu les jours terribles du Plateau de Lorette, du Fond de Souchez et de Givenchy.

Les tranchées sont bouleversées, les mitrailleurs enterrés, 50hommes sont tués, près de cent blessés; tout le monde reste stoïquement à son poste. A 18 heures, dès que l’accalmie se produit, chacun se remet à la besogne pour réparer les dégâts ; les reconnaissances ennemies sont repoussées ou cueillies ; on apprend ainsi qu’une attaque est imminente et on se prépare à la bien recevoir. « Le 8, à 14 heures, le feu de l’artillerie ennemie redouble de violence ; il semble s’acharner à bêcher littéralement le secteur. Il n’importe, sans souci du danger et des pertes, les brèches se réparent ; les mitrailleuses bousculées se replacent ; du colonel au dernier soldat, chacun souhaite l’attaque. Elle se déclenche à 11 heures. A droite, l’ennemi, débouchant en force de la lisière sud du bois d’Hardaumont, essaye de percer sur le 3e Bataillon du 21e Régiment d’Infanterie et sur les éléments du 109e qui le prolongent. Pris immédiatement de flanc par deux pièces de la Compagnie de mitrailleuses GUÉRIN, de front par deux sections de la Compagnie de mitrailleuses ROLLAND et par les tirailleurs du 3e Bataillon, il s’arrête, tournoie, et reflue en désordre vers le bois, semant le terrain de ses morts.

A gauche, grâce au jet de liquides enflammés, l’assaillant a forcé la ligne à la jonction du 109e et du 21e ; il s’infiltre, il avance. Un peloton de la 6e Compagnie, absorbé par un combat de front, se trouve entouré ; le commandant de la compagnie, ralliant l’autre peloton, sort délibérément de la tranchée et, par une manœuvre aussi hardiment conçue que résolument exécutée, se place en crochet défensif en arrière et à gauche. Soutenu par un peloton de la 7e qui se porte à la contre-attaque, il rétablit la liaison avec le 109e et arrête l’ennemi.

Tombe de Pierre Dunouhaut, mort le 16 novembre 1916

Tombe à Catenoy

Ce soldat est mort de maladie à l’hopital à Clermont de l’Oise.

*

1917

De mai à août 1917, le régiment est en ligne au Chemin des Dames (secteur de la Malmaison, Aizy-Jouy, moulin de Laffaux, ferme Mennejean). Après une période d’instruction, le régiment prend part à la bataille de la Malmaison  en octobre / novembre 1917 (ferme Vaurains, Vaudesson, ferme de Rosay, forêt de Pinon, vallée de l’Ailette).

*

*****************************
*

Cet article a été publié dans 021 RI. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire