299 ème RI

299e régiment d’infanterie

1914 – Mobilisation

Le 299e régiment d’infanterie est constitué avec les bataillons de réserve du 99e régiment d’infanterie, basé à Lyon.

En effet, à la mobilisation, chaque régiment d’active créé un régiment de réserve dont le numéro est le sien plus 200.

Le 299e Régiment d’Infanterie de réserve commença sa mobilisation le 3 août 1914 à Sainte-Colombe-lès-Vienne. Il était composé en grande partie d’hommes du Lyonnais et du Dauphiné. Le Régiment faisait partie de la 74e Division sous les ordres du Général BIGOT.

Le plan de concentration l’affectait à la défense de la frontière Italienne (Armée des Alpes commandée par le Général d’AMADE). Le 7 août le 299e embarqué en deux trains, était dirigé sur la région de Chambéry et cantonnait dans la vallée de l’Isère . Le séjour dans ce secteur se prolongea jusqu’au 19 et fut consacré à l’entraînement et à la reprise de l’instruction militaire des réservistes.

Mais lorsque l’Italie eut affirmé sa volonté de rester neutre dans le conflit, le haut Commandement retira les troupes des Alpes pour les diriger sur le front Nord Est où les appelait la bataille des frontières.

Le 20 août le 299e quittait la Savoie, embarqué à destination de Besançon.


1914 – Défense de la Trouée de Charmes. Bataille de la Mortagne.


Le convoi s’arrêta à Charmes et à Chatel-Mouxy. Le 299e dès lors, entrait dans a composition de la 148e Brigade mixte (230e , 333e , 299e) appartenant à la 2e Armée. La mission de cette Brigade était d’organiser la défense de Borville et d’interdire à l’ennemi toute nouvelle avance dans la direction de Charmes.

Le Colonel reçoit le 22 août l’ordre d’organiser la défense de Bainville-aux-Miroirs. A partir de ce jour, le Régiment participe à l’offensive du XIVe Corps. Le 24 l’ennemi est signalé à l’est de Bainville. Le 25 l’action s’engage sur Rozelieure d’une part, sur la ferme de Naque d’autre part, le Régiment n’a pas à intervenir.

Le 26 au matin, la 148e Brigade se porte sur Borville ; le 333e et le 299e s’engagent dans la direction de Remenonville. Le Régiment reçoit là le baptême du feu ; les premiers obus à mélinite tombent, mais sans enrayer la progression et la brigade réussit à pénétrer dans le village.

Une accalmie permet de regrouper les éléments mélangés, puis le groupe du Commandant COLOMBANI, reprend la progression, mais se trouve bientôt arrêté par le feu. A la nuit tombante, l’assaut est tenté avec l’aide de nouvelles unités, mais ne réussit pas. Les troupes stationnent à hauteur de la côte 285 à l’est du chemin Remenonville-Gerbéviller. Il est indispensable de reformer les éléments des trois régiments confondus au cours de l’action, mais cette opération est rendue difficile par la pluie, la nuit et la proximité de l’ennemi.

Le lendemain, malgré la résistance des Allemands, le 299e marche dans la direction de Gerbéviller, et le 28 il franchit la Mortagne. Immédiatement après le passage, le 6e Bataillon se déploie et gagne la côte 282. Le feu ennemi est intense, la lutte est âpre contre les puissantes lignes organisées allemandes. Cependant nous réussissons à nous établir fortement sur les pentes au nord de la rivière. L’avance a été pénible et les pertes sensibles, mais l’ennemi a subi un véritable échec.

Le 29 le brouillard est trop épais, pour qu’on puisse tenter quoi que ce soit : ce n’est que le 30, au lever du jour, que le Régiment en liaison avec les autres unités de la 74e D. I. attaque les tranchées du bois du Haut de la Paxe. Au pied des pentes, face à l’objectif, les bataillons marchent dans le brouillard jusqu’à 300 mètres environ des lignes ennemies. Là il faut s’arrêter. Une fusillade intense, à laquelle succède un feu d’artillerie prend le régiment en écharpe. Les pertes sont sérieuses, le Commandant ROMAINI est blessé.

Il faut se replier sur le Viaduc; là, les fractions se reconstituent et un combat acharné se poursuit jusqu’à la nuit. Le but de l’ennemi était de rejeter nos troupes au-delà de la Mortagne.

Mais la défense tenace de la division rendit vains les efforts allemands. L’interdiction à l’ennemi de cette importante position fut un brillant succès, et le nom de la Mortagne demeure depuis ce jour un des titres de gloire du 299e.

A partir du 4 septembre commencent les batailles pour Lunéville. Les survivants du 36e Colonial sous forme d’un bataillon sont rattachés au 299e R.I.

Après avoir relevé le 222e, l’avance commence le 7 sur Lamath Hermamenil, le Bois Saint-Mausy. Par Chefontaine le Régiment se dirige le 13 sur Lunéville, mais les ponts n’existent plus, le passage de la Moselle, doit s’effectuer sur une passerelle construite par le Génie La récompense de tant d’efforts et tant de sacrifices est l’entrée à Lunéville, qui a lieu au milieu des acclamations de la population délivrée.

L’occupation de Lunéville par les allemands est brève: une quinzaine de jours.


1918 – Picardie

L’OFFENSIVE FRANÇAISE DU 10 AOUT. LASSIGNY (11 juillet – 27 août 1918)
Margny-sur-Matz. Mareuil-Lamotte. – Plessis-de-Roye.

Progressien en Picardie 08/1918


À la suite du succès des attaques de la Ire Armée, les 8 et 9 août, le commandement avait décidé
d’exercer une nouvelle poussée le 10 sur le front de la IIIe Armée. L’ennemi semblait s’attendre à cette attaque, car la nuit du 9 au 10 fut particulièrement fiévreuse et agitée. L’attaque était fixée pour 4 h 20. A l’heure dite, les bataillons franchissent la ligne des avant-postes et marchent droit sur les objectifs assignés : route d’Anthenie, Coupe-Gueule, Marqueglise.

Ces objectifs sont rapidement atteints et dépassés, les zones situées au-delà sont fouillées, et l’ennemi, surpris, s’enfuit sans opposer grande résistance. Les troupes franchissent en formation diluée l’espace marécageux que dominent les plateaux boisés du Plessier, et à 16 heures, prennent position devant Margny.

A 18 h. 45 le Régiment reçoit l’ordre d’attaquer le village de Mareuil-Lamotte. Le mouvement est difficile car les mitrailleuses ennemies sont nombreuses et le tir d’artillerie violent. Les obus toxiques pleuvent. Cependant, comme sur un terrain de manœuvre, le Régiment en entier se porte en avant, le Colonel au centre du dispositif. Grâce à une parfaite utilisation du terrain, on aborde Mareuil à la nuit tombante. Mais les lisières du village sont garnies de mitrailleuses ; au lieu de l’aborder de face, une série de patrouilles le débordent par l’Est, gagnent la partie Nord et se rabattent au Sud. L’ennemi se sentant tourné cesse toute résistance, les mitrailleuses se taisent, et à 23. h. le village est évacué par les Allemands.

Le lendemain 11 août, fut une journée de combats opiniâtres pour la prise de la tranchée Bornéo et de la carrière du Moulin détruit. Au cours de la lutte, le Commandant PICAUDET tomba, mortellement frappé d’une balle, et fut remplacé à la tête de son bataillon par le Capitaine DELPECH.

Le résultat de ces deux premières journées était une avance de plus de 7 kilomètres, la capture de 32 prisonniers, la prise de 12 mitrailleuses, de 3 batteries de 150 et d’un important matériel de guerre.

Dans l’attaque prévue pour la journée du 13, la Division avait pour objectifs le parc du Château et le village de Plessis-de-Roye.

Le 299e devait tout d’abord marcher en réserve, mais à 10 h. il prit en première ligne la place du 230e. Malgré les efforts des jours précédents, l’entrain était le même. D’un seul élan, les premières organisations ennemies furent emportées. Les résistances rencontrées ensuite tombèrent par une série de petites manœuvres. A. droite, le bataillon DELPECH réduisit par encerclement la carrière Madame, centre fortement organisé où furent pris 31 prisonniers et 4 mitrailleuses. Au centre la 17e Compagnie suivant la tranchée de Bourgogne, à gauche le bataillon GUITRAND dévalant de part et d’autre du boyau des Cigognes, arrivèrent à proximité des murs du Parc.

Le 14, l’ennemi abandonna peu à peu les points d’appui qu’il tenait encore en dehors de l’enceinte du Parc et se retrancha derrière les murs. La position était solidement organisée et l’enlèvement devait en être dur. Le commandement décide donc de ne tenter aucune action le 15, cette journée étant consacrée à l’étude du terrain par les cadres Mais les reconnaissances maintiennent un contact étroit et cherchent toute occasion de gagner du terrain. Une patrouille, trouvant une fissure à l’angle ouest du Parc s’y précipite, une autre plus à l’est, pénètre dans le Parc en face de l’allée centrale.

Les deux groupes une fois dans la place progressent à la grenade par les boyaux des Cigognes et du Château. En peu de temps, ils parviennent à la tranchée médiane, dite des Chasseurs. L’ennemi qui gardait encore la corne sud du mur, pris de peur s’enfuit jusqu’à la tranchée de la Trouée. Mais des troupes allemandes fraîches sont arrivées dans la nuit du 14 au 15, elles occupent le village de Plessis avec l’intention de rejeter le Régiment dans le bois de la Réserve, A midi la contre-attaque se déclenche et au prix de sacrifices énormes, les vagues allemandes parviennent à occuper toute la partie ouest du Parc.

Sur l’ordre du Colonel, les éléments disponibles du 299e engagent alors le combat et après une lutte meurtrière, arrachent à l’ennemi l’entrée du Parc.

Ensuite se poursuit un lent et pénible combat à la grenade, suivant deux directions concentriques par le boyau des Cigognes d’une part et par la tranchée des Chasseurs d’autre part. A 22 h. la ténacité de nos grenadiers vient à bout de la résistance ennemie ; les groupes des Lieutenants RENEAU et STRASY se rejoignent et les Allemands abandonnent la position. Toute la tranchée des Chasseurs est prise et tenue solidement.

Pendant trois jours, le Régiment travaille à la mise en état des lieux ; le contact est maintenu, les patrouilles circulent sans cesse et les combats ne s’arrêtent pas.

Le 19 à 6 h. l’attaque est reprise par le Bataillon GUITRAUD qui débouche de la tranchée des Chasseurs, progresse tout d’abord, mais se trouve arrêté par un tir de mitrailleuses devant, la route Canny-Plessis. Pendant ce temps, le Bataillon DELPECH essaye un débordement par la droite, mais il est lui aussi arrêté devant la terrasse du Château. La réaction de l’artillerie ennemie est extrêmement violente et se manifeste surtout par des tirs d’obus toxiques qui causent de cruels ravages dans nos rangs. Une furieuse contre-attaque allemande se déclenche dans la soirée ; elle vient échouer contre le Bataillon GUITRAUD à la corne nord du Parc.

Le lendemain, le Bataillon BERTEIN reprend l’action à son compte. Le mouvement est difficile. Cependant les reconnaissances atteignent la terrasse du Château, 4 sentinelles ennemies sont enlevées par surprise, et la progression se poursuivant avec précaution et méthode, nos troupes parviennent à occuper le Château, puis le village de Plessis qui est fouillé minutieusement et enfin le système de tranchées du bastion du Pont Rouge.

A la suite de ce brillant fait d’armes, le 299e reçut la récompense de sa vaillance. Il fut une deuxième fois cité à l’Ordre de l’Armée.


A la suite de cette deuxième citation, le 299e se vit attribuer la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre. Cette marque d’honneur avait été vaillamment méritée et c’est avec joie que l’on vit attacher à la hampe du drapeau le trèfle modeste et glorieux.


Tombe du sergent Benoit Raquin, mort le 12 aout 1918. 

A Vignemont

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Tombe de Louis Marie Nicole, mort le 19 aout 1918. 

A Vignemont

1918 – Derniers combats.

L’armée allemande est épuisée à la fin de la guerre. Elle tient encore, mais n’a plus de réserves. Les pertes en hommes et matériels sont importantes à chaque combat d’envergure.

Citation:

Une file de prisonniers allemands, menée par deux officiers circulant dans un boyau français . Tahure le 25 Septembre 1918.
Copyright: © IWM. Original Source: http://www.iwm.org.uk/collections/item/object/205315525
27 octobre 1918. Le Quesnoy. La retraite allemande . Un transport de munitions anéanti.
Copyright: © IWM. Original Source: http://www.iwm.org.uk/collections/item/object/205194713

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Honneurs du régiment sur le drapeau :

Verdun 1916
Picardie 1918
Champagne 1918
Argonne 1918


 

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